2ème Forum : Aswat Niissaa (voix de Femmes) sous le thème: Nouvelles Inégalités de genre au Maroc et dans le Maghreb (mondialisation, changement climatique, dynamiques sociétales)

Commence le : 04 / 10 / 2016 - 09:00
Se termine le : 05 / 10 / 2016 - 18:00

La première édition du Forum Aswat en-Nissa (Voix de femmes) qui s’est tenue en 2014 à Marrakech a montré que les femmes jouent un rôle majeur dans les transformations en cours dans le monde. Ce premier forum a mis en évidence l’intérêt mais aussi les limites de deux grands paradigmes qui structurent les études de genre : le premier relatif au principe d’égalité homme-femme est certes légitime en soi mais il doit être renforcé par une analyse toujours plus approfondie des causes du maintien des inégalités. Le second paradigme insiste sur la contribution des femmes au développement économique et à la vie de la cité au sens large. Cette participation effective et essentielle à l’équilibre des sociétés reste souvent invisible ou encore cantonnée à certaines sphères. La première édition du Forum concluait cependant qu’on ne peut pas considérer les femmes uniquement comme une ressource ou un potentiel peu ou mal exploité.

Dans cette perspective, la deuxième édition du Forum Aswat en-Nissa pour ambition d’aller plus loin dans l’analyse et d’insister sur la nécessité d’articuler les questions de genre avec les grandes évolutions sociétales en cours. On ne peut penser la dynamique de genre en dehors des grandes évolutions globales ou locales qui affectent le monde. On ne peut penser la question du genre en la déconnectant des dynamiques induites par les évolutions sociétales qui renouvellent les rapports au travail, à la famille, à la société. On ne peut non plus penser les questions du genre, notamment au sud en dehors de la question du changement climatique. De ce point de vue, le Maroc mais aussi les pays méditerranéens, sahéliens, africains, sont affectés par trois dynamiques de long terme qui modifient les rapports de genre : la mondialisation, la démocratisation, les changements climatiques.

Tout d’abord, la mondialisation, le développement, l’émergence d’une classe moyenne transforment l’accès à l’emploi des hommes et des femmes et restructurent le marché du travail. C’est vrai notamment pour les femmes qui sont employées dans les secteurs mondialisés et qui sont mises en contact avec des procédures, des normes, des contraintes mais aussi des opportunités liées à cette confrontation entre le local et le global. C’est vrai aussi par la mondialisation de la société de consommation dans ce qu’elle a de meilleur mais aussi de pire. C’est vrai enfin des mobilités des femmes, volontaires ou forcées, nationales et internationales. Les femmes sont aussi à présent sur « les routes ».

Une autre transformation essentielle réside dans la montée inexorable des aspirations démocratiques et au respect des droits. Elles s’affirment dans les sociétés et plus particulièrement pour les femmes qui sont à la fois plus éduquées, plus autonomes financièrement, plus urbaines, plus longtemps célibataires en raison du recul important de l’âge au mariage. Ces aspirations rencontrent des évolutions constitutionnelles importantes, notamment au Maroc et posent la question de la citoyenneté, de l’égalité et de la dignité. Tous ces éléments entrent parfois en dissonance avec les pratiques et les représentations et ouvrent de nouveaux débats de société qui concernent directement les rapports de genre (avortement, héritage, sexualité,  justice, accès et protection des droits, ) et mettent en évidence certaines catégories de femmes très vulnérables.

Mais une autre dimension tout aussi importante réside dans les nouvelles contraintes posées par le changement climatique. Plus encore que dans d’autres régions du monde les femmes sont à la fois les premières victimes des changements climatiques et des acteurs essentiels pour mettre en place des stratégies adaptatives. Le changement climatique tend à augmenter les pressions qui pèsent sur les femmes et exacerbent les inégalités de genre. Les rôles assignés aux femmes, les inégalités en matière de revenus ou d’accès au foncier et plus généralement aux ressources expliquent pourquoi les femmes sont plus vulnérables aux changements climatiques dans les pays en développement.

Parce que la Méditerranée, le Sahel et l’Afrique seront les régions les plus touchées par le changement climatique et qu’elles sont encore marquées par de fortes inégalités de genre et enfin parce que l’équilibre économique et social dans ces régions dépend encore beaucoup du « travail invisible » des femmes, il est vital de mettre les questions de genre au cœur des réflexions préparatoires de la COP 22 mais (c’est là le sens de ce deuxième Forum) sans oublier de les articuler avec les autres dynamiques sociétales qui concernent les rapports homme/femme dans leur globalité.

Dans la perspective de la préparation de la COP 22 à Marrakech en novembre 2016, l’Université Cadi Ayyad, le CNDH, l’AUF, l’IRD et notamment le programme OTMA/TAWALA (CNRST), le programme SPC, Sociétés plurielles (Université Paris Diderot), le CESSMA s’associent pour organiser le deuxième Forum Aswat en-nissa sur le thème : Nouvelles Inégalités de genre au Maroc (mondialisation, changement climatique, dynamiques sociétales).

Pour plus d'informations: télécharger le programme ci- dessous:

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