L'éminent professeur du Collège de France Alain SUPIOT invité des "Tribunes de Marrakech"

Ajouté le : 26-February-2016

Le cycle de grandes conférences de l’Université Cadi Ayyad « les Tribunes de Marrakech », lancé en 2014-2015, s’est imposé comme un espace d’échange et de dialogue dans la ville ocre. Il exprime la volonté de l’UCA à participer au rayonnement culturel de la ville et à promouvoir le rôle de l’Université en tant qu’« éclaireur public ».

 « Les Tribunes de Marrakech» ont accueilli plus d’une quinzaine de conférenciers d’envergure nationale et internationale à l’instar d’Edgar Morin, Tzvetan Todov, Alain Touraine, Driss Yazami, Gilles Kepel, Fédérico Mayor, Abdellah Saef … permettant de nourrir la réflexion d’un public hétéroclite composé d’intellectuels, de professeurs chercheurs, d’étudiants, d’experts et de néophytes sur des questions et des thématiques au cœur de l’actualité politique, économique et sociale. 

Dans le cadre de l’Edition 2016 de ce cycle de conférences, l’Université Cadi Ayyad a l’honneur d’accueillir Monsieur Alain SUPIOT, éminent professeur du Collège de France, titulaire de la Chaire "État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités" pour donner une  conférence sous le thème « La mutualisation entre droit et économie».

Cette grande conférence, organisée en partenariat avec Collège de France se tiendra le Mardi 1er mars 2016 à 18h00, à la salle Jean-Bauchet au Palace Essaadi.

 

Biographie Alain SUPIOT

Docteur d'Etat en droit (Bordeaux, 1979), agrégé des facultés de droit (1980), Membre correspondant de la British Academy, docteur honoris causa de l’Université de Louvain. Alain Supiot a été successivement professeur à l'Université de Poitiers puis de Nantes et membre de l'Institut Universitaire de France (2001-2008). Il a présidé de 1998 à 2000 le Conseil National du développement des sciences humaines et sociales et est depuis 2012 membre du Conseil stratégique de la recherche. Au cours de sa carrière, il a été chercheur invité à l’Institute of Industrial Relations de Berkeley (1981), à l’Institut Universitaire Européen de Florence (1989/90) et au Wissenschaftskollegzu Berlin (1997/98).  A Nantes, il a fondé en 1995 la Maison des sciences de l'Homme Ange Guépin, puis en 2008 l’Institut d’études avancées de Nantes , qui accueille conjointement en résidence scientifique des savants des pays du « sud » et du « nord », et dont il préside aujourd’hui le comité stratégique après l’avoir dirigé de 2008 à 2013.  Depuis 2012, il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités ».

Situés au carrefour du droit, de l’anthropologie et de la philosophie, ses travaux sont connus du grand public au travers de quelques livres majeurs, traduits en de nombreuses langues étrangères: Critique du droit du travail (PUF, 1994), Au-delà de l’emploi (Flammarion, 1999), Homo juridicus. Essai sur la fonction anthropologique du Droit (Seuil, 2005), L’Esprit de Philadelphie. La justice sociale face au Marché total (Seuil, 2010) et en dernier lieu La Gouvernance par les nombres (Fayard, 2015). Ses recherches se sont principalement déployées sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. En droit social, elles ont notamment exploré les raisons pour lesquelles les dispositifs juridiques hérités de l’ère industrielle ne parvenaient plus à atteindre les objectifs qu’on leur assignait, en termes de réduction du chômage ou d’amélioration des conditions de vie. Reprenant une vue juridique compréhensive du travail, au-delà du seul emploi salarié, ses travaux ont montré l’ambivalence des nouvelles formes d’organisation des entreprises, qui d’un côté accentuent la déshumanisation du travail et de l’autre font naître le besoin d’un nouvel état professionnel indexé sur le temps long de la vie des personnes, plutôt que sur le temps court des échanges.

Dans le domaine de la théorie du droit, ses recherches se sont inscrites dans les perspectives ouvertes par André Leroi-Gourhan en anthropologie et Pierre Legendre en histoire du droit. Envisageant le Droit comme une technique de l’interdit, qui interpose dans les rapports de chacun à autrui et au monde, un sens commun qui le dépasse et l'oblige. Son ouvrage Homo juridicus a mis en lumière la fonction anthropologique du Droit dans les sociétés sécularisées. Ses recherches en cours sur les mutations contemporaines de l’Etat social tirent les conséquences de ce régime de dogmaticité propre à l’Occident. D’un côté, elles éclairent le processus de désinstitution engendré par l’imaginaire cybernétique propre à la modernité occidentale, qui tend à substituer la Gouvernance par les nombres au règne de la Loi. De l’autre, elles explorent les voies d’une mondialisation fondée sur la diversité des civilisations, qui permettrait d’échapper aux impasses actuelles d’une globalisation conçue en termes d’uniformisation du monde sous l’égide d’un Marché devenu total.

 

DERNIERES PUBLICATIONS :

 

  • La Gouvernance par les nombres. Cours au Collège de France (2012-2014), Paris, Fayard, 2015, coll.« Poids et mesures du monde », 520 p.
  • La solidarité .Enquête sur un principe juridique, Paris, Odile Jacob, 2015, Coll. des travaux du Collège de France, 355 p.
  • L’entreprise dans un monde sans frontières. Perspectives économiques et juridiques, Paris, Dalloz, 2015, coll. « Les sens du droit », 344 p.
  • Prendre la responsabilité au sérieux, (codir. avec M. Delmas-Marty), Paris, PUF, 2015, 430 p.

 

POUR PLUS D’INFORMATIONS, VOIR :

<http://www.college-de-france.fr/site/alain-supiot/index.htm>